Des fouilles archéologiques récentes révèlent des traces d’occupations humaines à Paulx sur une période s’étirant  de l’âge de Fer (-800 à -50 avant JC)  jusqu’au Haut Moyen-âge (Ve au Xe siècle).  Surplombant la rivière du Falleron, le bourg se développe sur l’axe de la voie antique reliant Ratiatum (Rezé) à Ampan (Beauvoir-sur-Mer).  Il est admis que le terme latin Palus (marais) est à l’origine du nom de la commune et de ses habitants : les Palucéens. Les paux, paulx (pieux) (pilotis) confirment la présence de marais et d’une demi-mansion romaine au passage à gué du Falleron.

Au IXe siècle, (836) le moine Ermentaire évoque pour la première fois la cité de Palus lors du transfert des reliques de Saint-Philibert entre Noirmoutier et Déas (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu). Elles y firent halte une nuit, sous une tente, dans l’enclos paroissial. Plusieurs miracles sont constatés ; un muet recouvre la parole.

A l’aube de l’an Mil, Alain Barbetorte, le vainqueur des Vikings, instaure un régime ducal dont l’influence s’étend jusqu’aux confins de l’Anjou et du Poitou. Dès lors, une frontière sud s’établit au gré des avancées et des reculs des portions gagnées par les Ducs de Bretagne ou par les Comtes de Poitiers.  Dans le pays de Retz, cette ligne de turbulence concerne un dédale de paroisses longeant les cours du Falleron, de la Logne, de la Boulogne et de l’Ognon. Jusqu’à la Révolution, la paroisse de Paulx intègre les Marches Communes de Bretagne et du Poitou, une zone franche et défensive où les habitants subissent les tensions juridiques et politiques récurrentes entre les Seigneurs de La Garnache et ceux de Machecoul. Les habitants des Marches avaient la faculté de porter leurs appels devant les juridictions supérieures de la Bretagne ou du Poitou. Paulx, Bois-de-Céné, La Garnache, la Trinité (pas Sainte-Croix) de Machecoul sont exemptes du guet, de la garde, de la taille et des fouages. Au centre de la commune, la Place des Basses Marches nous rappelle la position singulière de l’ancienne paroisse marchetonne.

Après 1789, la nouvelle commune de Paulx connaît des tensions analogues aux autres anciennes paroisses alentour : refus d’accueillir un prêtre assermenté et résistance à la conscription pour défendre les frontières. Des troubles éclatent le 10 mars 1793, veille de l’envahissement de Machecoul par les Blancs. La population locale subit les exactions inhérentes au conflit vendéen : incendies, pillages, exécutions, passage des Colonnes infernales… Le pasteur, M. Guilbaud, exilé un temps en Angleterre, revient exercer le culte clandestinement. Au terme du soulèvement, la population est décimée et on estime que 2/3 des maisons sont détruites.

En 1832, la commune endure un énième épisode des Guerres de Vendée. Au château de la Caraterie, à la lisière de Paulx, les partisans de la duchesse de Berry sont battus par les troupes fidèles à Louis-Philippe.

Au XIXe siècle, l’heure est à la reconstruction et le bourg se transforme. Désormais, le développement de la commune va s’opérer le long d’une nouvelle voie correspondant à l’actuelle route D13. Le cimetière est transféré à la sortie du bourg, des écoles sont créées, les châteaux sont rénovés, des maisons bourgeoises sont construites et une nouvelle église est bâtie.

A l’issue de la Première Guerre Mondiale, la France entière pleure ses morts. A Paulx, 1 939 habitants en 1914, 495 hommes sont mobilisés. Le monument érigé en 1924 honore ses 80 hommes morts pour la Patrie.  La commune accueille 58 réfugiés.

Lors du second conflit mondial, les Palucéens supportent les contraintes liées à l’occupation allemande : la mobilisation des hommes (54 prisonniers ; 7 déportés), la réquisition des animaux, le déficit de main-d’œuvre, le rationnement, l’accueil de réfugiés…

Au milieu du XXème siècle, le bourg compte une trentaine de commerces et une dizaine d’artisans. Les moulins à vents et à eau répartis de part et d’autres du Falleron, puis les minoteries, participent au dynamisme de la commune.

Avec près de 2 000 habitants, Paulx demeure une place de choix, à mi-chemin entre l’agglomération nantaise et le Pays de Challans. Elle est une des communes qui offre le plus de services au sein de la Communauté de Communes de Machecoul.

Le cimetière

Il est béni le mardi 19 novembre 1867. Son enceinte triangulaire et ses monuments intérieurs forment un site atypique. On y trouve les tombes d’anciens notables locaux : familles De la Biliais, Vidal de Lauzun, Imbert de la Choltière… A l’entrée, l’imposant Monument aux Morts (1924) est orné d’un bas-relief en bronze (Andro-fondeur).

La Chapelle du Pont

Elle est parfois appelée Chapelle Notre-Dame du Pont ou Notre-Dame de Pitié. Elle fit office d’église au temps de la Réforme et après la Révolution. La chapelle actuelle, bâtie juste derrière l’ancienne, fut bénite le 17 août 1841. A l’intérieur, une magnifique piéta et deux surprenantes rangées de statuettes, provenant pour certaines de l’ancienne église paroissiale, trônent sous une voûte étoilée.

L’église Saint-Pierre et Saint-Paul

La construction de cette nouvelle église, de style néo-gothique, sur l’emplacement de l’ancien cimetière et de la chapelle Saint-Jean, débute en 1876. Bénite en 1879, son aspect définitif date de 1887. Dominant le bourg, cet édifice recèle des éléments architecturaux et patrimoniaux remarquables. Parmi ses joyaux : des vitraux financés par plusieurs familles de Paulx, un grand Christ en Croix signé du sculpteur Jean Freour et des Tableaux d’Honneur inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (H. Miquel-statuaire).

Châteaux et logis

  • Le Logis de L’Illaire (XVIII-XIXe siècle) : propriété successive des familles Praud de la Nicollière et Vidal de Lauzun.
  • Le Château de la Choltière (XVII-XIXe siècle) : ancien fief des familles Imbert et De Nouël.
  • Le Logis de la Patelière (XVIII-XIXe siècle) : la chapelle, qui jouxte l’ancienne propriété des familles Moliès et Dubois, est dédiée à Saint-Clair
  • Le Logis de la Girairière (XIXe siècle)
  • Le Château de la Caraterie (XVe siècle, reconstruit au XIXe siècle). Même s’il est situé sur le territoire de Saint-Etienne-de-Mer-Morte, ce château hébergea des familles influentes de Paulx : De Cornulier et De La Biliais

Autres curiosités

Dans le bourg :

  • La Mairie
  • L’ancien presbytère et son jardin
  • L’ancienne poste (1912)
  • La maison bourgeoise derrière l’église (ancienne propriété De la Biliais)
  • L’ancienne maison des Sœurs (propriété du diocèse de Nantes)
  • Le moulin du bourg (propriété privée)
  • Le Sacré-Cœur. La statue remplace la Croix initiale (Mission 1901)
  • Le Calvaire de l’Ebergement (Mission de 1911)
  • La statue de la Vierge-Mère (Mission de 1925)
  • Le médaillon Henry Murail (bibliothèque). Cette œuvre en bronze, signée Michel Baillot, rend hommage au sculpteur Henry Murail (1932-2012), né et inhumé à Paulx

Aux alentours :

  • Les ruines du moulin à vent des Buffais, du Grand Moulin et du moulin à eau de la Brissonnière (propriétés privées)
  • Le pont du Falleron
  • La minoterie de la Chapelle (propriété privée)
  • Le carrefour des Cinq Routes
  • Un ancien site dit des « quatre bornes », délimitait les anciennes paroisses de Paulx, de Machecoul, de La Garnache et de Bois-de-Cené
  • Le moulin de la Réauté (propriété privée)
  • Le bois de la Choltière

Bibliographie

  • Les Annales de la Société de Nantes et du Pays Nantais. Publication de la Société Académique de Nantes et de Loire-Atlantique, 1971
  • Pays de Retz. Noirmoutier, Ile d’Yeu, Emile Boutin. Editions France-Empire-1991
  • Histoire Religieuse du Pays de Retz, Emile Boutin. Editions Siloë-1999
  • Moulins et Meuniers entre Boulogne et Falleron. Edition SHPR-2009
  • Les Marches de Bretagne, René Cintré et Hervé Ronné. Editions Ouest-France-2011
  • Bulletins de l’association Machecoul-Histoire

Liens de référence :